Alors qu’il réclamait un non-lieu quant à sa mise en examen pour homicide involontaire, dans l’affaire du crash du Twin Otter d’Air Moorea, Guy Yeung, l’ex directeur de l’Aviation civile en Polynésie, n’a pas obtenu gain de cause. La chambre de l’instruction a en effet rejeté sa requête, hier.
En revanche, la juridiction a annulé certains actes minimes de la procédure, sur demande de plusieurs avocats des mis en examen, mais sans conséquence, selon les familles des victimes, sur l’issue du dossier :
“Une question du juge d’instruction qui n’avait pas lieu d’être”, a été retirée “sur des dizaines de milliers”, commente le président de l’association 9-8-7, Nikolaz Fourreau, avant d’ajouter : “La gravité des défauts de maintenance et des problèmes de management dans l’entreprise ne sont pas du tout écartés du dossier”. L’association qui regroupe les familles des 20 victimes soutient fermement que l’accident n’est “pas lié à un phénomène extérieur”, mais qu’il résulte “d’un défaut de maintenance grave”, qui aurait pu être “évité”. “Il y a toujours des gens qui ne peuvent pas pleurer sur une tombe”, rappelle Nikolaz Fourreau, en référence aux cinq corps qui n’ont jamais été retrouvés. Si les membres de l’association s’émeuvent de la lenteur de la procédure et du “jeu de la défense”, qui cherche une “pseudo faille” dans le dossier, ils déplorent également que certains dirigeants de la compagnie domestique n’aient pas été inquiétés par la justice, et qu’ils bénéficient par conséquent d’une “impunité totale”. “C’est extrêmement gênant car le tempo d’une entreprise est défini par sa direction”, regrette Nikolaz Fourreau.
Source : La dépêche de Tahiti - 24 novembre 2010